C’est l’Angoisse (oui, avec un grand « A ») qui coupe l’envie à bon nombre de se servir dans les encombrants : la peur de ramener, en même temps que ce joli petit tabouret, une famille de copains non désirés de type vers à bois, petites larves, vrillettes ou pire… la redoutable, increvable et terrifiante punaise de lit. Brrrrr, rien que de le lire, vous tremblez, hein ? On vous comprend, mais rassurez-vous : on va vous donner quelques techniques pour vérifier vos petites trouvailles avant de ramener à la maison une classe entière d’apprentis mangeurs de bois (ou de sang humain).
Punaise, où es-tu ?
On va commencer par vous faire flipper un peu plus. Sympa, hein ? Votre pote qui vous rassure en vous disant « Non mais t’inquiète, y’a pas de risque si y’a pas de tissus sur ton meuble », vous ment. Les punaises de lit ne sont pas très regardantes sur le confort de leur habitat. Leurs seules conditions : une cachette loin de la lumière la journée, et un accès au buffet à volonté dès la nuit tombée. (Si vous vous demandez : le buffet en question, c’est vous.)
Dans cette logique là, elles peuvent donc aussi bien se glisser dans les coutures d’un tissu, que dans les recoins d’une commode en bois ou même dans une structure en métal. Dans n’importe quel meuble en fait. Généralement, elles préfèrent le mobilier de chambre (pour vivre au plus près du casse-croûte), mais elles se glisseront aussi bien dans un canapé ou une commode. On reste donc attentif, peu importe le meuble.
Voilà. Maintenant que vous flippez bien en vous grattant frénétiquement, relativisez. Quand on sait les identifier, on peut s’éviter tous ces soucis. Et si vous pensez qu’elles sont impossibles à repérer à l'œil nu, rassurez vous : les punaises de lit ont sûrement bien des qualités, mais la discrétion n’en fait pas partie.
Les punaises, ces bordéliques un peu crados
Les punaises ne rangent pas leur chambre. Pire, leur habitat est une vraie porcherie !
Elles laissent derrière elles des traces rougeâtres ou sombres (du sang digéré) et des petites taches noires (leurs excréments). Sympa. Si vous remarquez ces points de couleur sur du tissu ou du bois, ça ne sent pas bon. Vous pouvez également chercher des mues abandonnées, des larves blanches de la taille d’un grain de riz, voire carrément... les punaises elles-mêmes. Oui, elles sont visibles à l'œil nu aussi, et font environ la taille d’un pépin de raisin.
Les punaises ne sont pas discrètes, en revanche, elles sont très bonnes en planque ! Pour les trouver, il ne faut pas hésiter à retourner les meubles et à les vérifier dans tous les coins et recoins, les jonctions de coutures, dévisser les pieds de lit,... Regardez bien tout, et surtout les espaces cachés, avec une lampe torche ou un flash. Prenez le temps. C’est fastidieux, mais efficace.
Les autres bêtes à bois, on ne vous oublie pas (non, jamaaaais. Vous êtes au creux du bois,... )
Sur cet air de Céline, parlons des bêtes qui faisaient frémir nos grands-parents et qui ont été relayées à la case des débutantes par les punaises de lit : les xylophages. Un mot qui n’a rien à voir avec les xylophones, mais qui signifie simplement « mangeurs de bois ». Dans cette catégorie, on retrouve les vers à bois, les vrillettes, les capricornes ou encore les lyctus.
En se nourrissant, ces larves et insectes rongent, percent et créent des tunnels dans le bois. À la longue, ça abîme les structures. Ils forment alors des petits trous ronds ou ovales, répartis de manière régulière ou des galeries horizontales. Ce sont les deux principales informations qui vous veulent dire « Eh hoooo, on est là ! Y’a de la larve affamée dans ce bois ! ».
Si vous ne voyez pas de trous mais qu’une fois le meuble installé, vous repérez des petits tas de sciures dessous, c’est aussi signe que des petites bêtes se font un bon banquet à l’intérieur du meuble. Dans tous les cas, il faut s’en débarrasser ! Ce n’est pas dangereux tout de suite, mais si elles se multiplient et s’en prennent à votre charpente... C’est relou.
Évidemment, en vrai, les puces de lit sont des insectes beaucoup plus petits.
Et si on en a ramené, comment on fait ?
En lisant cet article, vous prenez une suée : vous avez récupéré un meuble dans la rue il y a quelques jours, et en y réfléchissant bien... Vous vous demandez s’il n’était pas plein de petits trous ovales. Gloups. Respirez un grand coup et ne paniquez pas : on va aussi vous donner quelques petites astuces pour dire adieu à la ribambelle de bestioles qui a élu habitat dans votre buffet.
Si vous avez de la place, la mise en quarantaine du meuble sous une bâche hermétique est une première excellente option, que ce soit contre les punaises ou contre les xylophages. On parle de traitement par « anoxie ». Ils se retrouvent asphyxiés et déménagent rapidement sur le boulevard des allongés.
Si vous n’avez pas la place, certains produits naturels peuvent aider à venir à bout des bêtes à bois. On peut utiliser des huiles essentielles de lavande, eucalyptus et agrumes, du vinaigre blanc à introduire dans les petits trous, de l’huile de lin, ou encore... du jus d’oignon. On a dit que c’était pour vous débarrasser des insectes non désirés, pas pour rafraîchir le parfum de votre intérieur.
On crève de chaud ici, non ?
Autre technique : la canicule forcée. Exposés à la chaleur sèche, les nuisibles se déshydratent et passent la larve à gauche. Le traitement thermique est efficace, et en plus : il n’abime pas le bois et n’utilise aucun produit chimique. What else ?
Si vous n’avez pas les moyens de faire appel à un professionnel du traitement thermique, vous pouvez également louer ce genre d’appareil à vapeur sèche sur une journée, pour environ 30 euros ! L’occasion de vous faire des ateliers punaises entre potes. Un programme original, et utile. Sympa.
Résumé pas bête
En trois mots, quand on chine, il faut chercher la petite bête. On se met en quête des petites taches anormales et des petits trous avant de ramener quoi que ce soit à la maison. Quand on a un doute, on ne prend pas de risque, et on traite le meuble (avec des produits, pas avec des injures). Si on a la place, on favorise la mise en quarantaine et le traitement thermique. Et puis... Si le meuble est trop touché, il faut parfois se résoudre à vraiment le laisser partir. Oui, ça fout le bourdon. Mais à choisir, il vaut mieux un gros bourdon qu’une petite punaise.