Lokki est la plateforme de location d’équipements outdoor destinée aux loueurs indépendants et aux passionné·es des sports. A travers les offres répertoriées en fonction des activités et territoires, Lokki démocratise les expériences locales en se reposant sur le partage et la circularité.
Faire de la révolution joyeuse un moteur de développement au sein de son entreprise ?
Tous juste sortis d’école de commerce, 4 copains se lancent dans l’aventure entrepreneuriale en suivant le moto américain, work hard play hard. “On avait 24 ans et on était des bosseurs/kiffeurs”. Malgré les mises en garde et l’incertitude des premiers mois quand on créé une entreprise, les cofondateurs sont convaincus d’une chose : tant qu’il y a de la passion, de la fougue et de la joie, tout va bien se passer.
C’est là que Lokki s’est démarqué : en développant leur solution de locations de matériel sportif en ligne, les bosseurs/kiffeurs ont mis en place un système pour le rester et surtout, embarquer les salariés, les investisseurs, les fournisseurs et les consommateurs. Parce que la circularité n’est pas forcément le sujet le plus fun, et l’équipe en a conscience.
Pour démocratiser l’économie du partage, il faut nourrir des imaginaires désirables et attrayants, en montrant que la location est non seulement simple, mais avant-gardiste, valorisante, énergisante, bref, stylée. Dans une société de consommation qui a les yeux rivés sur les prix, il faut avoir l’argument pour convaincre.
Pour Lokki, c’est tout trouvé : la révolution joyeuse sera au coeur du message mobilisateur d’un changement systémique. Cette joie est restée le principal moteur de leurs équipes, jusqu’à être inscrite dans leur politique de travail.
Comment on fait ?
Bas les masques, agis avec plaisir et explore avec fougue
L’environnement de travail sain et joyeux est le fil rouge interne de Lokki. Si les cofondateurs souhaitent l’incarner au quotidien, il faut réellement l’inscrire dans l’entreprise pour que le principe soit adopté par toutes les parties prenantes. Première étape : les valeurs de la boîte, pensées comme 3 principes d’action pour guider au quotidien les salarié·es.
Première valeur, “agis avec plaisir”. Laisser libre cours à la folie, relâcher le stress, en ne se prenant pas au sérieux. Chez Lokki, chacun est libre d’organiser son temps de travail comme il le souhaite. Les temps longs associés à certaines étapes ou choix de vie sont respectés : il y a des congés menstruels - oui mesdames - et des congés de temps de trajets longs - pour donner la prio aux trains et non aux avions. La joie est aussi incarnée dans les rituels. Chaque semaine commence par un “temps de célébration”, où l’on partage les réussites et avancées du mois. Chaque quarter est marqué par un moment “let’s celebrate” pour parler des réussites de l’équipe.
Deuxième valeur : bas les masques. Chez Lokki, on prône la transparence et l’authenticité. Les rapports des comités d’administration sont en libre accès au sein de la boîte. Le chiffre d'affaires, la stratégie et les doutes aussi. Les salaires sont également transparents, en suivant une grille partagée à tous et toutes.
Dernière valeur : explore avec fougue. La curiosité est loin d’être un mauvais défaut. L’audace et la force de proposition est saluée, car elle génère de la créativité. Puis les idées sont bien sûr discutées et validées en équipe. C’est comme ça, en osant certaines approches ou en innovant, personnalisant les offres, qu’ils ont pu décrocher certains clients.
Ces trois principes peuvent sembler déconnectés du monde corporate, où l’efficacité règne en maître. La révolution joyeuse sort des cadres et n’est pas forcément facile à adopter. Mais elle est diablement efficace. Pour la préserver, dans les recrutements, une attention particulière est portée sur l’adhésion du candidat aux valeurs, avec des questions dédiées en entretien sur le culture fit. Si ça ne marche pas, ce n’est pas grave, mais quand tout le monde est aligné, les résultats sont là. Et oui, c’est possible de réussir même quand la performance n’entre dans aucune des valeurs aujourd’hui.
Une révolution joyeuse qui embarque vraiment toutes les parties prenantes ?
Une révolution fonctionne quand on réussit à embarquer une majorité de la population. Que font les fondateurs pour s’assurer que ce sentiment d’épanouissement et réussite par la joie soit partagé ?
Un questionnaire mensuel est envoyé aux salariés, pour mesurer leur motivation et évaluer quels sont les principaux drivers. À chaque mois sa thématique (télétravail, relation entre collègues, objectifs avec son manager, etc.). En fonction des résultats, des actions sont mises en place, comme une charte du télétravail qui reconnaît le droit à la déconnexion, propose un budget d’équipement. La preuve que ça fonctionne : tous les postes peuvent être 100% en télétravail et pourtant 2/3 des salariés continuent à venir au bureau toutes les semaines. La boîte reçoit énormément de candidatures par offre de poste et surtout, le turnover des salariés est proche de 0.
Et pour les partenaires, les investisseurs ? La joie de travailler ensemble est devenu le facteur différenciant de Lokki. Les fournisseurs leur mettent de très bons avis dans les questionnaires annuels de mesure d’impact, mais aussi et surtout sur les plateformes de retours ou notation, les consommateurs aussi. Les clients (les dirigeants de magasins) deviennent souvent des partenaires et font tourner le modèle de Lokki encore plus loin. Le modèle économique même en est donc directement impacté. La robustesse de leur solution vient de cette révolution joyeuse, affirme Raphaël. Le socle commun est très solide et le rapport au client nourrit la pérennité du modèle. L’image de marque et la qualité du service après-vente fait de Lokki un incontournable dans son secteur, et participe à une proposition de valeur très convaincante.
Les conseils de Raphaël à l’entrepreneur·se en devenir :
- Avant de lancer une boîte, il faut se poser la question du POURQUOI. On parle d’impact mais pas seulement, il faut se poser la question sur l’aventure humaine, le profit (ou pas) que l’on veut générer, etc. Être entrepreneur, c'est aussi connaître ses ambitions profondes.
- Ne pas appliquer tous les conseils donnés, il faut tracer son propre chemin. Le modèle entrepreneurial a été très à la mode, mais c’est possible de créer sa propre voie, c’est ça qui est intéressant, différenciant et important pour créer sa propre culture, sa vision et ne pas dénaturer le projet.
- Rapidement se concentrer sur le chiffre d’affaires. Quand tu lances une boîte, il faut directement parler aux clients et partenaires (à sa manière, bien sûr). Sinon, la solution ne survivra pas.
Pour aller plus loin
- “Confessions d'un entrepreneur pas comme les autres”, d’Yvon Chouinard (fondateur de Patagonia)
- Mon cofondateur et meilleur ami, qui m’a toujours inspiré
- Les ressources de makesense en gouvernance, plus particulièrement via les accompagnements de Coralie Gaudoux et Léa Zaslavsky sur le travail des valeurs.
- Partager la valeur créée avec ses collaborateurs et collaboratrices