Vous avez troqué depuis belle lurette les bouteilles en plastique contre une gourde stylée, réduit les burgers (voire carrément viré vegé) et opté pour le vélo au quotidien. Bravo ! Mais malgré tous vos efforts, votre empreinte carbone est toujours au-dessus des objectifs espérés. Pas de panique, il suffit (peut-être) de s'attaquer à un gros morceau : les vacances. Cet été, vous allez les faire bifurquer comme jamais !
Pour vous aider à relever ce défi sans sacrifier le plaisir (manquerait plus que ça), on vous a concocté un plan de décarbonation de vacances, aussi foisonnant qu’inspirant.
Je déjoue les injonctions
Breaking news : le tourisme, c’est 11 % des émissions carbone en France et une grosse pression sur les écosystèmes. Le top du top des pollueurs ? Le transport (3/4 des émissions), suivi par l'hébergement, la restauration et les activités. Pour réduire l’impact de ses vacances, c’est logiquement sur ces leviers qu’il faut agir.
Vous pensiez qu’un séjour dans un écolodge à l'autre bout du monde était bon pour la planète ? En réalité, rien que l’aller/retour en avion explose votre quota CO2 de l’année en quelques semaines. Pour ordre d’idée, un simple aller/retour Paris - New York pèse déjà 2 tonnes eqCO2 par personne, soit la totalité des émissions carbone annuelle que chaque individu devrait émettre d’ici 2050 pour respecter les Accords de Paris.
Il faut se rendre à l’évidence, comme toute bonne industrie - et le tourisme en est une - les voies de la transition passent par une certaine dose de… relocalisation. Ouch… Selon les habitudes plus ou moins exotiques et carbonées qu’on a pu prendre (Génération EasyJet bonjour… ), ce challenge peut représenter un effort relevé.
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Commencez en douceur par définir les objectifs de vos prochaines vacances (déconnexion, festives, sportives…), avant de choisir une destination. Cela vous évitera de partir d’emblée dans des projets surcarbonés, en contradiction avec vos convictions.
Car en matière de vacances aussi, nous sommes soumis à de puissantes injonctions sociales, qui nous poussent à surconsommer (pubs alléchantes, promotions low cost, photos de rêve géolocalisées sur nos réseaux). La photographe belge Natacha De Mahieu a mis en évidence ces excès dans sa série « Theatre of Authenticity », à découvrir ici. Le collectif Itinéraire Bis dénonce les conséquences désastreuses de cet « effet mouton » massif, et motive les créateurs de contenus à proposer de nouvelles représentations du tourisme, compatibles avec nos limites planétaires.
Vous avez activé votre fonction « déprogrammation » ? Vous êtes sur la bonne voie. Pour faire bifurquer vos congés, à vous de choisir votre niveau d'engagement :
- Niveau 1 : je prends l’avion cet été parce que je rends visite hors d’Europe à une relation (et que ça fait plusieurs années que je n’ai pas volé) MAIS je reste sur place le reste des vacances pour rentabiliser le vol et j’évite les vols à multiples escales (décollages et atterrissages sont plus émetteurs de CO2).
- Niveau 2 : je lâche mon van diesel / ma voiture thermique individuelle / l’avion (même si les prix sont minis) et j’opte pour des transports bas carbone.
- Niveau 3 : je tente une explo loin des sentiers battus… Mais près de chez moi, et en mode doux (marche, paddle, vélo…).
Je pèse mon carbone
Maintenant que vous savez où vous en êtes, il est temps de planifier votre trip. Un calculateur carbone peut vous aider à comparer plusieurs destinations et à évaluer l'empreinte carbone de votre voyage. Il en existe plusieurs, dont Impact co2 développé par l’Ademe , celui de GreenGo.voyage ou LowTrip, branché train.
Pour éviter la tentation low cost, le comparateur de trajet innovant Tic Tac Trip compare et permet de réserver des combinaisons d’offres en train, bus et covoiturage pour des trajets en Europe.
Côté hébergement, optez pour les labels verts (Ecolabel, Gîte Panda, Clef Verte…). Ou essayez les alternatives made in France à Airbnb comme WeGoGreenR.com ou GreenGo.voyage. Ces deux plateformes vous mettent en relation avec des pépites insolites ou authentiques, mais toujours écolos, en France, avec en bonus des rémunérations plus justes pour les hébergeurs.
Et si vous pensiez que les guides papier étaient morts, détrompez-vous ! Les guides Tao dénichent les bonnes adresses responsables et les expériences engagées auprès d’associations, tandis que les cartes Recto Verso vous guident dans l’organisation d’aventures plein air (vélo, rando).
Je kiffe l’impact léger
Même bas carbone, les vacances sont faites pour se faire plaisir ! Il y en a pour tous les goûts.
- Besoin de voir du/des pays ?
Le mode itinérance en train vous en mettra plein la vue. Avec les pass Interrail, on circule dans 33 pays européens et tous les billets sont centralisés dans une appli. Les pass sont gratuits pour les moins de 12 ans et à tarif réduit pour les moins de 28 ans et les plus de 60 ans. On adhère au passage à l’association Ouat, qui fédère une joyeuse communauté de passionnés du voyage ferré, toujours partants pour partager les bons tuyaux.
- Envie de socialiser ?
La coopérative Les Oiseaux de Passage, propose une autre manière de voyager en France, privilégiant l’échange et la rencontre entre habitants et voyageurs, dans des “communautés d’hospitalités“.
- De bouger votre booty ?
Le club Chilowé organise toute l’année des séjours outdoor bas carbone en petits groupes accessibles en train. Les Mad Jacques, proposent des courses d’aventure festives (ou en stop façon Pékin Express) qui se terminent invariablement par une grosse fiesta dans un village.
- De mettre la main à la pâte ?
Des artisans (céramistes, vignerons, maraîchers…) vous accueillent chez eux pour suivre des ateliers pratiques sur www.bienvenuelesartisans.fr . Oh la vache propose des séjours participatifs à la ferme.
- Pas le temps d’organiser ?
L’agence FairTrotter propose des voyages prêts à partir inclusifs et sans avion en France et en Europe. Et des circuits clé en main en Drôme Ardèche (à vélo électrique, canoë, petit train, Méhari électriques…) sont concoctés par Chemins.
Bonnes vacances à toutes et à tous. Vous nous raconterez ?
